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Les
Elfes |
| Il
ne serait pas facile de donner une définition générique
des elfes. |
| Si
l'on regarde les toutes premières définitions données
par les mythologies celtiques et gaëliques, on parle de
petits êtres gracieux dont le rôle est de jouer des mélodies
avec les feuilles des arbres.
Ils constituent donc des esprits élémentaires de l'air,
et ont de grandes affinités avec l'art et la musique en
particulier. |
| Cette
définition a toutefois bien évolué...
Il est dit que les elfes sont les maris des fées, et que
ceux-ci sont des cousins du petit-peuple (les pixies,
brownies, patagons, fées dragées, lutins, pwcas...).
Les elfes sont gouvernés par le roi Obéron, qui a la particularité
d'être nain, même si sa grâce est similaire à celle des
autres elfes.
Obéron est le mari de Titania, la reine des fées, dont
la musique de nuit survient dans les songes des mortels.
Quant au petit peuple, il est sous les ordres de la reine
Mab. |
| Obéron,
Titania et Mab vivent dans l'incertain pays de Féerie
(faërie en Anglais).
Ce pays, dont les portes sont les cercles de fées, les
arcs-en-ciel et les étangs habités par les naïades, est
déconcertant pour les mortels.
Le temps y coule au gré de l'humeur des habitants: très
vite ou avec une infinie lenteur.
C'est un pays où sont entreposées toutes les merveilles
de la nature, mais ses beautés ne sauraient être regardées
sans risque, car de nombreux maux rôdent en féerie, certains
abstraits, d'autres plus concrets réels que les
fées noires, les gobelins ou les banshies. |
| Dans
les légendes irlandaises, les elfes constituent le peuple
de Dana (laquelle est une représentation de la déesse
mère), et est commandé par le roi Dalda.
Ils vivent sous les vertes collines, et leur royaume enchanté
ne craint que deux choses: le sel et la lumière du soleil.
Ils mènent une existence très proche des mortels, et se
joignent occasionnellement à leurs affaires. |
| Le
romantisme conféra une nouvelle jeunesse aux elfes, et
Tolkien retravailla encore plus leur image.
Si leur beauté reste la même, ils sont toutefois devenus
moins mystiques et se sont éloignés du petit-peuple... |
| Régis
Rebinguet |
| Précisions
d'Elalie |
| Malgré
leur allure énigmatique, qui tient certainement à leur
grande antiquité, les elfes ou alfes (álfar ) constituent
un intéressant sujet d'étude pour l'historien de la religion
germano-nordique ancienne. |
| Les
grands poèmes de l'Edda les mettent sur le même plan que
les ases, et le dieu Vane Freyr est réputé habiter leur
univers (Álfheimr). |
| Il
s'agit donc d'entités certainement fondamentales, ne serait-ce
que, parce que plus que toutes les autres, les elfes ont
été victimes de confusions (notamment avec les nains,
les landvaettir ou esprits tutélaires du sol) et de dégradations
qui ont fini par masquer leur véritable identité. |
| Les
elfes ont pu être des puissances, sur un mode collectif,
de la fertilité-fécondité ou, ce qui peut-être revient
au même, des esprits des morts "habitant" la terre.
C'est à ce titre qu'on leur voua un culte, bien attesté,
et qu'on leur offrit de solennels sacrifices, en particulier
pour le solstice d'hiver, álfablót (sacrifice aux elfes)
ou jól (scandinave moderne jul , notre Noël). |
| Au
titre de la fertilité-fécondité, ils ont peut-être constitué
des émanations du Soleil, qui est appelé Álfrodull (Gloire
des elfes); en tant qu'esprits des morts, ils justifieraient
le culte, très vivant, des tertres funéraires qu'ils hantaient:
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| Snorri
Sturluson évoque à ce propos, dans son Ynglinga Saga ,
le roi Óláfr de Geirstadir, qui, une fois mort et inhumé
sous un tertre, fut surnommé Geirstadaálfr (alfe de Geirstadir).
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| Les
elfes avaient le pouvoir de guérir ou de protéger, comme
en témoignent encore les nombreuses pierres aux elfes
ou meules aux elfes (älvstenar , älvkvarnar ) du folklore
scandinave. |
| Il
semble qu'à une époque plus récente, sous des influences
orientales sans doute, directement ou par l'intermédiaire
de la Bible, ils aient à la fois pris figure plus humaine
(ils adoptent une forme humaine et peuvent même engendrer
des enfants, aux reines en particulier) et se soient rapprochés
de créatures plus ou moins angéliques. |
| C'est
ainsi que Snorri distinguera ljósálfar (elfes clairs)
et dökkálfar (elfes sombres), les uns bénéfiques, les
autres maléfiques, ces derniers ayant, notamment, le pouvoir
de rendre malade et surtout fou. Encore aujourd'hui, alvskot
signifie colique, álfarbrunni urticaire, etc. En vieil
allemand, alÞ a détrôné mahre pour cauchemar. |
| C'est
là, sans doute, le début d'un processus de dégradation
qui ira s'accentuant avec la christianisation. |
| Les
elfes deviendront les elfes des chansons populaires ou
ballades (folkeviser ) auxquels le romantisme fera une
fortune: lutins moqueurs, secourables aux humains, en
particulier pour favoriser l'accouchement des femmes,
se déplaçant volontiers en bandes, mais conservant toujours,
malgré tout, d'étranges affinités avec les morts et l'au-delà.
|
| Les
poètes ont assuré leur gloire, en particulier celle du
roi des elfes danois, le nain Andvari des sagas norroises
qui n'est autre qu'Alberich dans le moyen haut-allemand
de la Chanson des Nibelungen , dont nous avons fait Aubri,
Aubéron, Obéron. |
| Mais
il est remarquable que, là où tant de divinités, beaucoup
plus importantes en apparence, ont totalement disparu,
ils soient parvenus à subsister.
S'il fallait une preuve de la haute antiquité du manisme
et du culte de la fertilité-fécondité dans le Nord, les
elfes suffiraient à nous la fournir |
Les
elfes d'après Tolkien , écrit par Fangorn |
| Les
Elfes (appelés Quendi dans leur langue, ce qui signifie
"Ceux qui parlent") furent les Premiers Nés d'Ilúvatar,
le Dieu de la mythologie de Tolkien. |
| Ils
se divisent en de nombreux peuples.
De façon très sommaire, les Elfes de Lumière sont ceux
qui ont vécu à une époque en Valinor, le pays des dieux
; les Elfes de la Nuit refusèrent de quitter la Terre
du Milieu où ils s'éveillèrent. |
| Parmi
les Elfes de Lumière, certains sont restés en Valinor
(les Vanyar), et d'autres en sont partis (une grande partie
du peuple des Noldor, particulièrement doués pour le savoir
et la technique - ce mot venant de "Gnomes", qui signifie
"savants"). |
| Les
Elfes ressemblent aux Humains, mais ils les dépassent
en beauté, en force et en savoir.
Ils sont immortels : seuls des accidents ou des peines
trop fortes peuvent les "tuer".
Leur esprit rejoint alors Valinor, le pays des dieux,
pour y patienter dans les Cavernes de l'attente.
Ils se réincarnent et y demeurent. Ils vivront aussi longtemps
que durera le monde. |
| Les
Elfes Sylvains sont des Elfes de la Nuit : ils n'ont jamais
vu les merveilles de Valinor.
Ils vivent principalement, au cours du Troisième Age,
dans les forêts de Lórien et de Mirkwood, ou en bandes
errantes, traversant la Terre du Milieu en chantant et
en parlant avec tous les êtres vivants. |
| Doués
pour le camouflage (on peut entrer dans une forêt sans
jamais les voir), ils connaissent parfaitement la nature
(au point, par exemple, de ne pas s'enfoncer en marchant
dans de la neige poudreuse) et possèdent une vue extrêmement
perçante.
L'un des plus célèbres Elfes Sylvains est Legolas, fils
de Thranduil (le roi de la Forêt de Mirkwood) : il fut
l'un des Compagnons de l'Anneau dans le Seigneur des Anneaux,
et devint - chose rarissime - l'ami du Nain Gimli. |
| Les
Grands Elfes sont les Elfes de Lumière : pour avoir séjourné
au pays des dieux, ils sont plus nobles et plus beaux
que les Elfes Sylvains.
Leur résistance est impressionnante et leurs connaissances
multiples leur permettent de réaliser de grandes choses
(tant dans le langage que dans les artefacts) |
| Cela
a suscité chez un bon nombre d'entre eux (les Noldor)
un orgueil, qui les conduisit d'ailleurs à se rebeller
contre les dieux : ils quittèrent Valinor pour pouvoir
gouverner leurs propres royaumes en Terre du Milieu.
Leurs hauts faits sont rapportés dans le Silmarillion
et dans la série History of Middle-earth. |

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